LOUANGE, ADORATION ET VIE DE L’ESPRIT
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1 Ro 18.36-40 ; 19.1-18
Jn 4.7-30
I - L’ENTRETIEN DE LA SAMARITAINE AVEC JÉSUS
C’est étonnant que Jésus parle de cela à la Samaritaine. La religion samaritaine existe encore actuellement ; elle fait l’objet de nombreuses études (environ un millier). La foi au Taheb d’après Dt 18 ; il faut passer par la révélation donnée à Israël : le salut vient des Juifs.
* Elle a soif : son problème est celui de l’eau et de sa soif. Soif physique mais surtout soif spirituelle. La soif spirituelle, l’insatisfaction s’est transformée pour elle en péché : il faut bien que je vive ! L’homme a besoin de plénitude.
* La réponse est en rapport avec l’adoration en Esprit
Ce n’est pas une question des lieux de pèlerinage et d’exercice du culte. Pour Jésus tout cela est dépassé : ni sur le Garizim, ni même à Jérusalem. Ce qui est important maintenant c’est la question du cœur.
Jn 4.23 : les adorateurs que Dieu recherche sont des adorateurs en E(e)sprit et en vérité. Il veut demeurer avec nous dans une relation d’amour et de confiance. Cette relation est basée sur le fait d’être vrai et de connaître la vérité. Proskunew (proskunéô): est utilisé en Jn 4. Ce mot a d’abord le sens de “se prosterner devant une divinité, un lieu sacré”. Dans le grec profane, il signifie “saluer en se prosternant”, “saluer en portant la main à la bouche comme pour la baiser”. L’adoration implique une attitude de soumission à la volonté de Dieu. C’est cette soumission et cette obéissance qui permettent de louer Dieu même pour les difficultés.
II - PREUVES PAR L’ABSURDE : LE DÉCOURAGEMENT D’ÉLIE ; JOB
* Il vient de vivre un miracle formidable ; on peut hésiter sur la traduction : il s’attache à ce qu’il voit ():raYaw) ou il a peur ()friYaw) ; l’interlinéaire mentionne la peur ainsi que certaines versions.
En cessant d’être dans l’action de grâce et la louange, Élie n’est plus logique avec lui-même ; il demande la mort. Réalise qu’il n’est pas meilleur que ses pères. Élie n’est pas vraiment réaliste. Il est découragé et décourageant : moi-seul mais il y en a 7000.
* Dieu veut nous diriger clairement. Job avait raison de ne pas se laisser accuser par ses amis : il était vraiment intègre et droit. Dieu lui reproche cependant “d’obscurcir (|a$fx) ses desseins” (Jb 38.2 et 42.3). Job ne connaissait pas l’exhortation à rendre grâces à Dieu pour toutes choses.
Ne pas se laisser troubler, écraser par le découragement comme Elie. Par la tristesse et le découragement le diable nous détruit et nous rend illogique : demande la mort 1 Ro 19.
III - ENTRER DANS LA PRÉSENCE DE DIEU ET COMPRENDRE SA VOLONTÉ
* Les psaumes, modèles de prières sont vrais et remplis de louange.
Ps 22.4 : Tu sièges au milieu des louanges d’Israël.
Ps 34.2 : “Sa louange sera toujours dans ma bouche”. La louange du psalmiste s’exprime “dans la grande assemblée” ou ailleurs.
Ps 100.4 : Entrez dans ses portes avec des louanges.
Souvent trop tournés vers nous-même : comme le hérisson mais il pique et ne peut pas vivre ainsi. Pour Luther, être retourné sur soi-même est le signe du péché.
Lm 3 passim.
* Les psaumes, mentionnent mêmes des acclamations bruyantes. Le corps a sa place dans l’adoration. C’est une redécouverte du pentecôtisme ; il y a “une forte correspondance vécue entre le corps et l’esprit” ; cf Ps 33, 149 et David devant l’arche : 2 S 6.14. Dans cette louange, on se met debout, on acclame Dieu (Ps 33.3), on bat des mains et on élève les mains vers Dieu.
III - ÉPANOUISSEMENT SPIRITUEL ET ACTION DE GRÂCES (Ep 5.18-20)
Le croyant est appelé à aimer la vie : 1 Pi 3.10.
* Le parler en langues est essentiellement une louange. cf Ac 2 : “ils disaient les merveilles de Dieu”. 1 Co 14 . 17 : “tu rends il est vrai d’excellentes actions de grâces”. Le parler en langues et le chant en langues édifient, “construisent” notre vie spirituelle (1 Co 14.4 : celui qui parle en langues s’édifie lui-même. Le chant en langues est important.
* Soyez remplis du Saint Esprit : impératif présent passif.
L’impératif (un ordre), prouve que le rôle du croyant n’est pas purement passif.
C’est un présent. Ce temps “exprime avant tout la durée” (Grammaire de Carrez p. 141). Il s’agit donc de demeurer dans cet état de plénitude : H. Blocher parle de plénitude-état.
* Il est remarquable de constater que des croyants qui avaient fait l’expérience d’une venue sensible de l’Esprit, sont ensuite présentés comme remplis de l’Esprit :
- beaucoup de chrétiens : cf Ac 4.31 ;
- Étienne : Ac 6.5 et 55 ;
- Pierre : Ac 4.8 ;
- Paul : Ac 13.9.
Il existe donc des venues soudaines de puissance pour celui qui est dans un état de plénitude du Saint Esprit.
* La structure de la phrase est importante: litt... en vous entretenant..., en chantant..., en rendant toujours grâces pour tout..., en vous soumettant..., les femmes... maris... Pour atteindre le but de la plénitude du Saint Esprit nous devons être attentifs dans différents domaines. Paul nous donne des pistes, des “exercices spirituels” pour être rempli de l’Esprit :
- le chant et le chant en langues : cf Col 3.16 et 1 Co 14.15. Ces chants doivent être “du coeur” et “en Esprit”. Le chant en langues est mis au même niveau que le parler en langues : il fait partie des choses que les frères se trouveront bien de faire (1 Co 14.14).
- l’action de grâces : la règle est “toujours” et pour toutes choses.
- la soumission mutuelle : les relations dans le foyer chrétien sont placés dans ce contexte.
L’apôtre lie donc directement l’épanouissement spirituel et la plénitude du Saint- Esprit à notre capacité à vivre dans l’action de grâces. Il nous propose des “exercices” pour une spiritualité réellement biblique.
IV - TOUJOURS ET EN TOUTES CHOSES : LA LOUANGE, SACRIFICE PERPÉTUEL
* Louer Dieu en tout temps : l’exemple de Paul et de Silas. Ac 16.25 : Paul et Silas chantaient les louanges de Dieu. Ils étaient dans une mauvaise situation. C’était tout à fait injuste.
* humneô : chanter un hymne, un psaume, louer, chanter la louange. Pau=loj kai Sila=j proseuxo/menoi u(/mnoun to\n qeo/n : litt “ils chantaient en priant”. Cette fois c’est un imparfait: cela a duré ; nos chants doivent être des prières. Ils étaient entendus par les prisonniers ; ce n’est pas une affaire uniquement privée.
* Les miracles accompagnent la louange cf Don GOSSET L’avenue de la louange (Vida, 1976) p. 78ss. On peut faire quelques critiques sur ce livre ; beaucoup de choses, cependant y sont vraies et très utiles.
* Hé 13.15 : Par Lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange (qusia) c’est à dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. La louange est un sacrifice. La vraie louange passe par Jésus (par Lui). Le sacrifice perpétuel : le tamid (Lév 6.13 : une offrande perpétuelle).