6. AXER LE MINISTERE SUR LE CARACTERE
Pour la sixième et dernière qualité que je déduis du parcours de Pierre, je peux être très bref, tellement elle parle de soi.
Dans ses épîtres, Pierre transmet ce qu’il a appris au fil des années. En matière de ministère pastoral ou autre, il souligne que le dirigeant doit servir de bon cœur, et qu’il doit diriger en étant un modèle du troupeau (1 P 5.1-4).
Un modèle de quoi? Dans la seconde épître, il s’explique: un modèle de croissance spirituelle, dont l’aspect le plus important est l’amour – écho de la question de Jésus au bord du lac: Pierre, m’aimes-tu? Et sa mission: Fais paître mes brebis. Tout cela revient à dire que le ministère, pour porter du fruit qui demeure, doit être axé sur le caractère.
En fin de compte, les gens que nous servons dans l’Église et à qui nous communiquons l’Évangile en dehors de l’Église, de près ou de loin, ne retiendront que très peu de ce que nous avons dit ou fait. Mais ils se souviendront souvent, presque toujours, de la manière dont nous l’avons dit ou fait.
C’est le caractère, exprimé au travers du ministère, qui laisse l’impression la plus durable. Pour le meilleur ou pour le pire.
Pierre nous exhorte: «faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, la persévérance, la piété, la fraternité et l’amour. Elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit…» (2 P 1.4-8).
Je cite, enfin, encore une fois, Klaus Müller:
«Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous pensons faire pour Dieu, mais ce que Dieu opère en nous et au travers de nous. C’est cela qui demeure en éternité. Au lieu de nous construire des monuments à notre mémoire, nous devons construire le Royaume de Dieu. Et quand nous ne sommes plus là, d’autres vont poursuivre ce travail»(16).
(16) Klaus Müller, op. cit., p.4.