Summary: Malgré les joies de la vie en Dieu et les bénédictions qui nous encouragent, nous sommes néanmoins englobés dans cette incertitude grandissante qui plane sur la planète.

PRENDS COURAGE !

Marc 10.46-52 (SG21) 46 Ils arrivèrent à Jéricho. Lorsque Jésus sortit de la ville avec ses disciples et une assez grande foule, Bartimée, le fils aveugle de Timée, était assis en train de mendier au bord du chemin. 47 Il en-tendit que c'était Jésus de Nazareth et se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » 48 Beaucoup le reprenaient pour le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! » 49 Jésus s'arrêta et dit : « Appelez-le. » Ils appelèrent l'aveugle en lui disant : « Prends courage, lève-toi, il t'appelle. » 50 L'aveugle jeta son manteau et, se levant d'un bond, vint vers Jésus. 51 Jésus prit la parole et lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « Mon maître, lui répondit l'aveugle, que je retrouve la vue. » 52 Jésus lui dit : « Vas-y, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivit Jésus sur le chemin.

INTRODUCTION :

Malgré les joies de la vie en Dieu et les bénédictions qui nous encouragent, nous sommes néanmoins englobés dans cette incertitude grandissante qui plane sur la planète. Et puis il y a pour chacun, ces jours plus ou moins pénibles, dans lesquels, bien que sachant que notre Rédempteur est vivant, notre cou-rage diminue, notre joie se ternit, nos certitudes sont ébranlées.

Jésus ne nous a du reste pas caché cette réalité des choses, ni les apôtres, qui comme à Antioche et à Lystre, exhortaient et encourageaient les chrétiens en leur disant : « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu. »

Bien sûr, quand cela se produit, nous risquons d’être trou-blés, même si Jésus nous a avertis de nous garder de l’être. Voilà pourquoi, même si nous sommes dans la joie, nous avons à entretenir cette qualité indispensable, le courage par l’action de l’Esprit.

Le courage dont nous parlons n’est pas le déclenchement d’adrénaline lorsque nous sommes en danger ou en grand stress, ni n’est cette bravoure téméraire des sauteurs en ceci, cascadeurs en cela, amateurs de sensations fortes !

Il s’agit plutôt de cette qualité qui, par exemple, a stimulé Abraham à obéir et à partir, Moïse à revenir en Égypte, Joseph à fuir la tentation et à en porter les conséquences, pour réparer les torts comme Zachée, etc.

I. DEFINITION ?

A. Le courage (dérivé de cœur) est une vertu qui permet d'entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur, et en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue. Depuis l'antiquité et dans la plupart des civi-lisations, le courage est considéré comme l'une des prin-cipales vertus, indispensable au héros. Son contraire est la lâcheté.

Le courage est à distinguer d'autres notions à connotations plus péjoratives, comme l'audace ou la témérité, pour lesquelles le moteur de l'action n'est pas la peur, mais le désir ou l'orgueil. D'un point de vue moral, le courage doit être guidé par le sens de la justice ; il n'est estimable que lorsqu'il se met au service d'autrui, sans intérêt égoïste.

En psychologie, le courage est considéré comme un trait de caractère de la personnalité.

Le courage authentique requiert l'existence de la peur, ainsi que le surpassement de celle-ci dans l'action. Lorsque le danger est confronté sans peur, on parle plutôt d'assurance ou, de façon plus péjorative, d'inconscience, notamment lorsque le danger est mani-festement sous-estimé.

B. C’est elle qui nous rend capable à dominer la crainte et à ne pas nous laisser manger par des soucis d’ordre ma-tériel, des douleurs morales ou physiques.

Plusieurs éléments simples.

• Tout d’abord la foi ayant trouvé son ancrage, c’est à dire Jésus-Christ Sauveur.

• Également la confiance qui en découle comme d’une source.

• Enfin l’endurance, qui elle fait appel à notre vo-lonté.

C. Comment donc prendre courage ? D’emblée j’ai envie de remarquer que pour devoir prendre ou reprendre cou-rage, il faut l’avoir perdu !

C’est un acte volontaire personnel et déterminé ! Prends courage, lui disent ces gens : « il t’appelle ! »

II. QUELLES MESURES A PRENDRE

Bien que courageux et animés de l’Esprit, nous sommes parfois très découragés...

A. Souvenez-vous du prophète Elie, qui, après avoir défié dans une exaltation courageuse les prophètes du dieu Baal, le roi Achab et la reine Jézabel, repartit dans la crainte en courant au travers de la plaine de Jizréel.

Attention au lendemain de victoires, après avoir tiré sur la batterie ! On ne peut prétendre tendre sans fin l’élastique de nos ressources sans courir le risque de le voir se distendre dangereusement ! Ainsi, attention ! Ne cou-rons pas le risque de perdre courage en laissant la pression nous écraser ! Ne faut-il pas parfois désencombrer nos vies ? Il faut alors passer de notre rythme au rythme de Dieu !

B. Une autre occasion de fuite de nos énergies se trouve dans le danger de se laisser écraser par les circons-tances, les menaces générales et personnelles. Notre sentiment d’impuissance face à ces circonstances, alimen-tée par les médias, nous conduit souvent à la passivité, alors que nous avons les moyens d’intervenir et de réagir positivement. C’est pourquoi, en contrepoison, il faut dé-cider, comme Jérémie dans ses Lamentations :

« Voici ce que je veux repasser dans mon cœur. Ce qui me donnera de l’espérance : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, elles se renouvellent chaque matin ; grande est ta fidélité ! » (Lamentations de Jérémie 3.21-24)

Notre courage, et notre capacité de boucher les trous, est donc largement influencé par ce que nous laissons pénétrer dans notre univers intérieur.

Paul nous exhorte sérieusement dans ce sens : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est hono-rable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées. » (Philippiens 4.8)

Quel en sera l’effet ? Considérer les choses bonnes pour la tête, c’est édifier un barrage efficace contre le découragement, c’est colmater nos fuites de courage ! Prendre courage... car c’est de cela dont il s’agit.

Le roi David a connu aussi des temps de grand découra-gement. Sa ville avait été brûlée et sa famille emmenée en otage. Écoutez plutôt :

1 Samuel 30.6 « David fut dans une grande angoisse, car le peuple parlait de le lapider, parce que tous avaient de l'amertume dans l'âme, chacun à cause de ses fils et de ses filles. Mais David reprit courage en s'appuyant sur l'Éternel, son Dieu. »

C’est bien ce savoir-faire qui est susceptible de nous inté-resser, n’est-ce pas ?

III. UN COURAGE RENOUVELLE

A. S’il est une hygiène préventive face au découragement la voilà, il s’agit d’être en paix avec sa conscience, paix avec soi-même et paix avec Dieu. Car, lorsque nous vivons dans le ressentiment, notre courage est sapé ! Lorsque nous revendiquons si quelque chose ne va pas se-lon nos désirs, notre moral s’affaiblit. Or, il s’agit de ma-nifestations du comportement qui nous séparent de Dieu ! Comment voulons-nous vivre courageusement aidés par Dieu lorsque nous ne sommes pas reliés à lui ? Il n’est pas fréquent d’entendre cette confession fondamentalement libératrice : « Je suis orgueilleux et voilà la racine de bien de mes problèmes et de mes déceptions pour moi-même et face aux autres... » Dur ? Et pourtant libérateur ! Être en paix avec Dieu et soi-même, et évacuer tout ressentiment

B. Le deuxième secret : accepter l’inévitable. Et l’inévitable est attaché à nous comme notre ombre !

Par exemple : les déceptions, notre pouvoir limité, les cir-constances qui changent, les changements physiques... Job sur son fumier, se grattant avec des tessons de verre s’écriait :

« Oh si j’étais comme aux jours d’autrefois ! » (Job 29.2).

Les choses changent, la roue tourne et nous ne pouvons pas vivre aujourd’hui comme aux jours d’autrefois. Nous gâ-chons notre précieux quotidien en rêvant d’hier ! Chaque fois que nous permettons l’installation du découragement par le regret stérile, nous gaspillons bien des jours de notre vie !

Lorsque les épreuves inévitables frappent notre vie, et je pense aussi à ceux qui souffrent beaucoup et qui nous donnent en général de belles leçons de savoir vivre en la matière, on souffre moins de l’épreuve en elle-même que de la façon dont on l’aborde. En d’autres termes, la façon de réagir est toujours plus importante que l’épreuve.

Illustration : Ça, l’huître l’a bien compris, elle qui pourrait être blessée à mort par un grain de sable pénétrant dans sa délicate chair : elle l’enrobe et en fait une perle. Dieu se-rait-il plus prévenant avec sœur Huître qu’avec ses enfants ?

N’aurait-Il pas en réserve pour nous le moyen de trans-former les difficultés en moyens de grâce ? Ne peut-il pas nous aider à passer de l’état de blessé à l’état de guéri et de restauré ? Car je suis convaincu que le Seigneur tient à notre disposition la grâce de réagir positivement. Permet-tez-moi d’emblée de constater avec vous que les plus grandes difficultés sont courageusement surmontées. Dans ces situations, ce qui est déterminant, ce n’est pas telle-ment ce que nos sentiments éprouvent, mais c’est ce que notre confiance en Dieu décide.

C’est là qu’il faut admettre que le courage chrétien est fondamentalement une question de choix et d’attitude ; cela s’exerce. Plus on pense à son épreuve, plus lourde on la rend. D’où l’absolue nécessité de réo-rienter nos prières, de quitter cette contemplation pieuse des difficultés que l’on traverse, et de vivre déjà en prière une traversée victorieuse. Il s’agit donc de réapprendre à prier autrement, par l’Esprit, mais par l’intelligence et surtout avec actions de grâce.

C. Le troisième secret, nous le trouvons dans l’exemple de David cité plus haut. Il reprit courage en s’appuyant sur l’Éternel. Comment cela est-il possible ? Voilà qui indique une nécessaire décision de confiance et d’abandon volontaire à celui qui sait mieux et qui peut tout !

Dans Jean 16.33, Jésus dit à ses disciples :

« Prenez courage car j’ai vaincu le monde ! »

En d’autres termes : j’ai surmonté pour vous ce qui n’arrivera pas à vous être fatal ! Ça c’est merveilleux !

Lorsqu’on est sérieusement anémique, sans force et au bout du rouleau, on a parfois besoin d’une transfusion sanguine. Eh bien, la grâce du courage, c’est cette induction, à l’image d’une transfusion qui est communiquée quand on compte, quand on s’appuie vraiment, profondément sur cette certitude : le Seigneur nous a associés à sa destinée victorieuse comme le sarment est attaché au cep. En lui, nous ne sommes plus des victimes, mais des vain-queurs potentiels, moralement et spirituellement !

Inclus dans ce qui vient d’être dit se trouve la promesse de l’Esprit Saint qui a fait des disciples ces courageux té-moins, de désemparés qu’ils étaient. Même la joie de la résurrection n’avait pas pu les dynamiser comme l’Esprit l’a fait ! Pierre, de roseau est devenu roc, tout comme les autres disciples qui devinrent inébranlables, malgré les persécutions qui les conduisirent parfois jusqu’au martyre. Tant il est vrai que l’œuvre du Saint-Esprit c’est bien plus que de parler en langues ou d’avoir des paroles inspirées, mais c’est aussi le courage d’affronter les dangers pour la cause de Jésus avec un courage magnifique.

CONCLUSION :

Le courage, comme les muscles, se développe par l’exercice. Si l’éducation a été lacunaire dans ce domaine, la nouvelle naissance va rééduquer en nous ce trait de caractère du chré-tien.

On l’exerce en éliminant tous ces petits riens, ces petites contrariétés qui accumulés nous écrasent pourtant. Un flocon de neige ce n’est rien n’est-ce pas ? Mais j’ai observé que leur accumulation faisait plier les branches au point de les faire casser !

On l’exerce aussi en renonçant à l’hypersensibilité et à la douilletterie. Affronter un mal de tête autrement qu’en courant à l’aspirine à la seconde (en marchant un peu par exemple). Ou renoncer à la voiture pour tout et rien, et utiliser ses pieds… Vous voyez, c’est aussi dans les petites choses qu’on exerce sa capacité à affronter.

Quelques exercices de prévention seront bien utiles ! N’attendons pas d’avoir les freins qui lâchent pour aller faire un contrôle à la voiture ! Éliminons donc les possibilités d’épreuves en « faisant ce qu’il faut » et n’attendons pas l’imminence de l’irréparable pour agir courageusement ! Si les freins lâchent à cause de notre négligente nonchalance, c’est certes bien de s’en remettre à Dieu, mais c’eût été mieux de faire vérifier la chose avant !

Enfin, il est sans doute plus judicieux de partager avec autrui notre confiance plutôt que nos craintes. Si la crainte se transmet, la confiance aussi ! Et à force de s’y adonner, on dé-veloppe petit à petit un esprit éminemment positif.

Face à notre temps et face aux craintes multiples qui y sont liées, nous sommes sans doute les seuls sur terre (et Dieu merci nous sommes nombreux !) à pouvoir prétendre vivre heureux et détendus, actifs et courageux sans arrière-pensée !

Béni soit le Seigneur qui nous a donné le privilège d’obéir à son injonction pressante : « Dis à ceux des miens qui ont (ou qui auront) le cœur troublé : prenez courage, ne craignez point ! » (Esaïe 35.4)

Et rappelons-nous que rien, ni la mort ni la vie, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu !