CONSEILLER !
Esaïe 9 :5, Jean 14 :26
INTRODUCTION :
Nous sommes dans une époque dont la technologie toujours plus sophistiquée, aurait provoqué des malaises de suffocation à la génération de nos arrières grands-parents, s’ils avaient pu contempler les raffinements de notre temps.
Mais malgré les progrès et les simplifications, la vie moderne demeure compliquée pour tous ; et même à certains égards, elle l’est plus encore.
Avec les accès facilités à l’information, aux données et à la connaissance en tous genres, le croyant est constamment placé en face de choix à faire, de décisions à prendre. Nous nous trouvons donc bien souvent fort perplexes, embarrassés, hésitants. Ceci d’autant plus que notre avenir, même proche nous est complètement voilé. Bien malin serait celui qui peut prédire de quoi demain sera fait. Nous en avons une vague supposition, mais aucune certitude.
Dans ces conditions qui peut prétendre être assez avisé, bon et puissant pour diriger sa vie lui-même et comme il l’entend ? Laissée à elle-même, notre vie serait à la merci des tiraillements contraires incessants, de ses passions, de la mode, du flux et du reflux de la chance. Comme un bateau sans gouvernail, elle semblerait abandonnée aux seules forces du hasard…
Ceux qui ont vécu longtemps loin de Jésus, savent combien la vie sans lui, sans direction certaine, combien cette vie où l’on lutte pour ne pas avancer vraiment, les a déçus, durcis et parfois désespérés. En faisant le bilan du passé, il ne leur est pas difficile de voir les traces douloureuses des conséquences de leurs décisions hâtives ou mal informées. Et à ce chapitre, chacun d’entre nous doit faire ce même constat : nous avons tous erré, en pensant que nous étions bien capables de nous débrouiller seuls. Un peu comme ces petits, apprenant à marcher, qui veulent faire « tout seuls », et qui tombent immanquablement sur leur nez…
De même après bien des expériences, nous savons que nous ne pouvons pas nous diriger sans l’aide et le conseil de Dieu, C’est du moins notre constat, débouchant sur notre prière, n’est-ce pas ? Mais posons-nous la question : le fait-il vraiment ?
I. EXEMPLES BIBLIQUES
Une considération attentive de plusieurs exemples bibliques peut nous en donner une assurance raisonnable.
Abraham, père des croyants, n’est pas sorti de Chaldée par hasard. C’est sur le conseil de Dieu et sous sa direction qu’il va se rendre jusqu’en Canaan pour s’y établir. Dieu l’appelait à sortir du milieu des idolâtres.
Plus tard, Joseph fut conduit sans le savoir, en Egypte, dans des circonstances peu enviable, pour finalement voir le mal changé en bien : il devient le sauveur de la famille de son père ainsi que celui d’un peuple entier.
Plus tard au désert sous Moïse, Israël n’a pas vagabondé. En Exode 13 :12 nous lisons que Dieu les conduisait le jour par une nuée et par une colonne de feu la nuit. Malgré ses murmures, Israël est non seulement conduit, mais il est pourvu à tous ses besoins. David, sur le point d’attaquer les ennemis d’Israël, prend la peine de consulter l’Eternel qui lui répond avec précision : « Quand tu entendras un bruit de pas dans la cime des mûriers alors tu sortiras pour combattre… »
II. CONDUITE INDISPENSBLE DE DIEU
Ce constat est rassurant ! Dans des temps difficiles, il est nécessaire de savoir qu’auprès de Dieu se trouvent la sagesse et le conseil. Ainsi, « si quelqu’un manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu ! » (Jacques 1 :5)
Avec le Psalmiste, nous pouvons dire : « Seigneur conduis-moi dans ta justice ! » (Ps 5 :9) lorsque l’injustice nous menace, et que nous serions tentés de faire justice nous-mêmes…
Et nous pourrions prier : « Éternel! Fais-moi connaître tes voies, Enseigne-moi tes sentiers. Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi; car tu es le Dieu de mon salut, Tu es toujours mon espérance. » (Ps 25 :5 lorsque des menteurs nous entourent et que nous serions tentés d’employer les mêmes armes…)
Ou encore : « Conduis-moi dans les sentiers de la droiture ! » (Ps.27 :11) lorsque nous sommes tentés d’emprunter les voies de tromperie et de duplicité…
III. MOYENS QUE DIEU UTILISE
A. SA PAROLE
Mais comment nous dirige-t-il ? Car Dieu, s’adressant à Israël au travers du prophète Esaïe, nous promet par extension : “Ainsi parle l'Éternel, ton rédempteur, le Saint d'Israël: Moi, l'Éternel, ton Dieu, je t'instruis pour ton bien, je te conduis dans la voie que tu dois suivre. Oh! Si tu étais attentif à mes commandements! Ton bien-être serait comme un fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer… »
Et nous trouvons bien là un secret de direction divine ! « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier ! » (Ps 119 :105) Il n’est pas question ici, lorsque nous avons besoin d’une réponse de Dieu, d’ouvrir la Bible au hasard et d’accepter le verset désigné par notre index comme étant chaque fois une direction divine personnelle ! Mais il s’agit bien plutôt de nous diriger par sa parole que nous méditons méthodiquement et avec sérieux. Alors, comme pour les disciples retrouvant Jésus après la résurrection, il nous ouvre l’esprit, la compréhension ! (Luc24 :45). Et alors les textes deviennent vraiment le guide attendu !
Mais voilà… l’air du temps n’est pas tant propice à cet exercice ! La paresse de la facilité est tellement plus confortable ! On veut faire ainsi l’économie du temps de la réflexion et de la prière méditative. Or, pour entendre la voix de Dieu, il faut en général du temps pour que nos âmes soient prêtes à percevoir. Il faut faire taire les bruits assourdissants de notre entourage et laisser les « sédiments » retomber. Mais qui y consent aujourd’hui ?
ET POURTANT
C’est plus simple, semble-t-il d’aller dans tel lieu où un prophète va vous dire que faire et quoi choisir… mais est-ce vraiment plus sage ? Ou plus honnête ? La parole révélée peut-elle nous guider aussi sûrement qu’elle a guidé ceux qui avant nous ont pris la peine de la sonder pour la comprendre ? Et dans la mesure où elle nous habite, le Saint Esprit pourra ramener au moment voulu la partie de la révélation dont nous avons besoin.
Ainsi, par sa parole en nous, mais aussi par la voix de Dieu à l’intérieur de notre conscience, il nous parle.
N’avez-vous jamais entendu comme un murmure au dedans de vous, vous incitant à telle action ou parole ? Et quand vous y avez obéi, c’était la paix et quand vous n’alliez pas dans ce sens, c’était le trouble ? Ainsi nous ne devrions jamais agir ou décider quelque chose si cette paix intérieure n’est pas perceptible. « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force ! » (Esaïe30 :15)
B. LES CIRCONSTANCES
Et que dire des circonstances ? Rappelons-nous que notre Seigneur règne sur elles. Elles nous conduisent de sa part, parfois sans que nous le sachions. C’est pourquoi, ne maudissons jamais un clou dans un pneu crevé, un train manqué, ou toute autre circonstance difficile. Dieu les tient dans sa main.
C. LES CONSEILLERS DANS L’ÉGLISE
On pourrait encore parler des conseillers spirituels que Dieu tient à notre disposition dans son Eglise… Ils ont été placés pour cela au milieu de nous, et il fait bon partager avec eux notre compréhension des choses et de nos circonstances. « Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe, mais le salut est dans le grand nombre de conseillers. » (Prov 11 :14) Ephésiens 4 :11 indique les différents ministères à disposition des croyants pour les fortifier et les conseiller.
Mais il faut d’emblée ajouter qu’ils restent des conseillers ! Pas des directeurs ! Ils interviennent après une démarche préliminaire essentielle en vue de notre maturité spirituelle !
Enfin posons-nous la question : quelles sont les conditions ?
Evidemment nous souhaiterions tellement que les conseils de Dieu nous soient distillés au fur et à mesure que se présentent les défis et les incertitudes… S’il est évident, après nos réflexions, que Jésus est notre conseiller, cependant je crois qu’il nous faut admettre que certaines conditions doivent être remplies.
IV. CONDITIONS REQUISES POUR ETRE CONDUIT
A. COMMUNION
Tout d’abord, si tu veux qu’il te parle et dirige ta vie, demeure dans sa communion. Qu’il soit non seulement ton Sauveur, mais qu’il devienne ton ami. Le récit de Genèse nous apprend qu’Abraham était l’ami de Dieu. Aussi, le Seigneur dit, alors que Sodome devait être détruite : « Cacherais-je à Abraham ce que je vais faire ? » Le Conseiller parle à qui est près de lui. Et j’en veux pour indice le fait qu’à l’heure de l’envol, bien des croyants entendent la voix de celui qui est près d’eux. Ah ! Si nous vivions aussi près de Jésus qu’à l’heure de notre mort, que de conseils ne nous donnerait-il pas !
B. JUSTE ATTITUDE
Il s’agit ensuite de venir à lui dans la juste attitude. Pas de revendication ni de rébellion. Il faut venir à lui simplement, dans la simplicité de l’enfant, dans l’humilité de celui qui a besoin de sa lumière, et qui le sait. « Il conduit les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie. » (Ps 25 :9)
C. OBÉISSANCE
Enfin, il faut rechercher son conseil dans l’attitude de l’obéissance, qui nous fait préférer le conseil de l’Esprit de Jésus à celui de la tradition, de ce qui se fait, de ce qu’on attend que nous fassions. L’obéissance nous fait préférer son conseil à nos plans.
Illustration :
On raconte qu’au temps des colporteurs, une vieille colporteuse avait l’habitude de lancer sa canne en l’air quand elle arrivait à la croisée d’un chemin, en disant qu’elle priait et prenait celui qu’indiquait la pointe de sa canne comme étant celui où Dieu voulait qu’elle aille. Un jour pourtant, on la vit lancer sa canne plusieurs fois, jusqu’à ce qu’enfin la pointe indique la voie de droite, car, déclara-t-elle à un témoin étonné du manège « le chemin de droite semble quand même meilleur ».
CONCLUSION
Nous sommes heureux, si lors de conflits entre notre cœur et ce que nous présentons pourtant être le conseil de Dieu, nous savons préférer le choix du Seigneur. Nous serons conduits en paix, car Jésus a dit : « Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent. » (Jean 10 :27)
Dans ce temps nous nous souvenons qu’en Jésus, Dieu nous a envoyé un divin conseiller. De mémoire d’homme, on n’a jamais vu quelqu’un se lever à la fin de sa vie et déclarer : « j’ai suivi les conseils de Jésus, et je le regrette maintenant. »
Je n’ai pas tâtonné, je n’ai pas à errer. « L’Eternel sera toujours mon guide » (Esaïe 58 :11) « A cause de ton nom, tu me conduis et tu me guides. » (Ps 31 :4)
Dans notre besoin de direction, approchons-nous de Jésus encore plus. Nous entendons son appel et nous y répondons.