A L’ECOUTE DE DIEU
5ème partie : Vox Populi, vox Dei ?
Lecture : Nombres 13:30-33 et 32:12
INTRODUCTION :
L’écriture semble marteler un qualificatif très important de cet homme de Dieu puisque par sept fois la phrase revient dans les textes : elle est courte mais elle est chargée de sens
"Il a pleinement suivi ma voie" (Nombres 14.24 ; 32.11-12; Deutéronome 1.36; Josué 14.8-9 ; 14.14).
Il y a dans l’Ecriture plusieurs principes que nous mettons en application lorsque Dieu nous parle. D’abord la loi de la première mention, puis la loi de la mention répétitive… Le témoignage de Dieu vaut mieux que celui des hommes et des relations : mieux vaut laisser le Seigneur dire ce qu’il pense de nous ! Et si le Saint-Esprit a répété sept fois cette phrase au sujet de Caleb, c'est pour mettre l'accent sur la qualité de sa foi, de son obéissance et de son don total à Dieu.
Qui était Caleb? Un homme de Dieu dont l'énergie, la fraîcheur, l'ardeur ne se sont jamais démenties. A l'âge de quatre-vingt-cinq ans, il pouvait dire qu'il avait la même force qu'au temps de sa jeunesse. Il apparaît dans la Bible à l'âge de quarante ans.
SUIVRE PLEINEMENT LA VOIX DE DIEU
De quoi parlons-nous exactement ? Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce écouter ce qu’il nous dit seulement ? Dans le texte nous découvrons Caleb à trois occasions :
Près du pays de Canaan, prêt à y entrer.
Dans le désert, attendant d'entrer dans le pays.
Dans le pays de Canaan, désirant posséder le pays complètement.
I. ALLER DE L’AVANT QUAND TOUS ONT PEUR
A. AUX PORTES DE CANAAN
A Kadès-Barnéa, tout le peuple est sur le point d'entrer dans le pays promis. Moïse a décidé d'envoyer douze espions pour se rendre compte de la configuration du terrain. Choix solennel décrit en Nombres 13.1 à 16.
Douze espions, chefs de chaque tribu montent dans le pays, explorent les vallées et reviennent avec des fruits et une grappe de raisin si grosse qu'ils sont deux à la porter (Nombres 13.23).
Dans leur rapport, dix de ces hommes font un constat terrifiant, mettant en relief les côtés négatifs de la région visitée, alors que deux autres, Caleb et Josué, réagissent très différemment.
Comment réagissez-vous devant les côtés négatifs de vos situations ?
Les bénédictions divines ne sont pas exemptes de difficultés !
B. CONCERT DE MURMURES ET SOLISTES A CONTRE VOIX
Le peuple murmure et s'emporte contre Moïse après le rapport des 10 espions. Ils sont là à regretter le pays d’Egypte, ils veulent trouver un chef qui les conduira à rebrousse-poil… Ils sont amnésiques et omettent l’esclavage qui les a fait crier pendant près de 400 ans. Caleb fait taire le peuple et s'écrie:
«Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs» (Nombres 13.30).
Voilà un homme sur qui Dieu peut compter, car sa foi l'emporte et lui permet d'aller contre le courant qui est très fort.
Il est à remarquer que, dans sa réplique, Caleb ne parle pas une seule fois de la puissance de Canaan, des grandes villes fortifiées et des géants.
Il mentionne le pays qu'il a parcouru avec Josué. Les deux hommes, «animés d'un autre esprit» (Nombres 14.24), voient le pays comme Dieu le voit.
Les obstacles ne les paralysent pas, ils avancent quand les autres reculent
Ils déclarent des Cananéens: «Ils nous serviront de pâture, ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir» (Nombres 14.9).
C. SE POSITIONNER SUR LA PAROLE
Ainsi à Kadès, Caleb prend position pour Dieu au risque d'être lapidé par le peuple. Il fait remonter dans son cœur et dans son esprit les paroles de Dieu données par Moïse.
Il sait que le pays est, par la foi un pays d’abondance où coulent le lait et le miel.
Il accepte le pays tel qu'il est, avec ses fruits et ses géants.
Il connait celui qui les a fait sortir d'Egypte et traverser la Mer Rouge.
Il sait qu'il demeure le même et qu'avec son secours, les géants seront vaincus.
Beaucoup de chrétiens s'arrêtent, reculent, se figent même devant des situations semblables.
Où en êtes-vous personnellement?
Caleb nous montre la voie : avancer quand les autres reculent à cause de leur incrédulité, devant l'impossible.
Ce qui s'est passé à Kadès-Barnéa n'est pas nouveau : nous sommes assaillis par des problèmes, tous les jours, dans notre vie moderne, n’est-ce pas ?
Y a-t-il un géant qui vous empêche d'avancer?
Y a-t-il une ville fortifiée en travers de votre chemin ?
Est-vous paralysés par des influences ou des courants de pensée ?
N'imitez pas les dix qui ont flanché avec leur cœur partagé; ayez comme Caleb un cœur entier pour Dieu. La vie de foi comprend des décisions hardies à des moments stratégiques.
II. PERSEVERER MALGRE TOUT
A. LES CONSEQUENCES SONT TERRIBLES
Une page se tourne pour le peuple de Dieu car maintenant c’est le jugement qui frappe Israël :
"Tous ceux qui sont sortis d'Egypte ne rentreront point en Canaan, exceptés Caleb et Josué" (Nombres 14.29 et 30).
Pendant trente-huit ans, Dieu va attendre que toute la première génération meure dans le désert et qu'une autre se lève pour entrer en Canaan. La génération qui a connu les hauts faits, qui a été délivrée et bénie, qui a été exaucée et qu’il conduisait par la colonne de nuée le jour et le feu la nuit, va maintenant mourir dans le désert !
Bien que la Bible ne mentionne pas Caleb durant ce long pèlerinage, il est pourtant là ! Il fait partie de la nation et il suit ses marches dans le désert.
B. UNE SITUATION PLEINE D’INJUSTICE
Ainsi Caleb voit son entrée, dans le pays, retardée de trente-huit ans à cause d'un jugement de Dieu sur un peuple désobéissante. Il était physiquement et spirituellement prêt à s'emparer du pays, mais par la faute d'une race incrédule et rebelle (Deutéronome 1.32) lui et Josué doivent tourner en rond pendant trente-huit ans.
Comment auriez-vous réagi dans ce cas ?
Auriez-vous murmuré, tempêté
Ce n'est pas juste !
C'est du temps perdu!
A quoi cela sert-il?
Caleb ne s'est pas laissé aller; au contraire, pendant toutes ces années «Où les cadavres de ceux qui péchaient tombèrent dans le désert» (Hébreux 3.17)
Il a supporté, avec le secours de l’Eternel, la situation qui devait ne pas être réjouissante chaque jour ! Malgré les contrariétés, il continue de faire confiance à celui qu’il connait. L’épreuve et l’adversité renforcent sa détermination.
Quelle persévérance ! Nous vivons des temps difficiles, les valeurs morales sont balayées même au sein de l’église de Jésus Christ, l'iniquité abonde partout, l'Eglise elle-même est bousculée et elle est la cible des attaques de l’ennemi. Caleb nous montre que l’on peut ne pas tomber comme tout le monde, et que l’on peut conserver notre vigueur dans la communion avec Dieu et dans la vision de sa gloire.
D’ailleurs Caleb dira à Josué, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, à propos de ces années: "L'Eternel m'a fait vivre" (Josué 14.10).
Cette énergie divine a permis à ce conquérant de tourner en rond dans le désert sans s'affaiblir et sans perdre de temps. Il a certainement saisi toutes les occasions d'aider, d'encourager, d'exhorter ses compagnons de route qui mouraient à côté de lui.
D'autre part, le souvenir de la terre de Canaan qu'il avait foulée et la promesse que Dieu avait faite à son sujet: "il verra le pays" (Deutéronome 1.36) demeuraient dans son cœur.
Quelle importance à la parole de Dieu?
Est-elle attachée à nos pieds ou n'est-elle qu'enfermée dans notre tête?
Si nous sommes dans le cas de Caleb, nous tiendrons le coup et nous persévèrerons lorsque nous traverserons nos déserts.
Quant à la promesse de voir le pays, quel puissant réconfort pour supporter la chaleur accablante, et les événements déprimants de ces trente-huit ans!
Finalement, ces longues années ont été autant d'années miraculeuses, puisque Caleb a conservé sa force intacte pour la conquête de Canaan.
Où en sommes-nous lorsque nous rencontrons des circonstances analogues ? Vivre de la foi, c'est s'appuyer sur les promesses en faisant face au présent, en acceptant les retards permis, et en se réjouissant de l'avenir.
III. ALLER JUSQU’AU BOUT, A LA VICTOIRE
A. L’ENTREE DANS LE PAYS DE CANAAN
Tout de suite, faisons un bond en avant de plusieurs années !
La première génération est morte dans le désert, image des vocations qui ne s'épanouissent pas.
Cette génération disparue, la nouvelle entre dans le pays de Canaan en traversant le Jourdain.
Caleb n'est pas mentionné, mais il fait partie de l'armée qui a pris Jéricho et qui a vécu la journée mémorable où le soleil ne s'est pas couché pendant presque tout un jour (Josué 10.13). Josué est à la tête des troupes et dirige les combats.
Sept ans plus tard, lors du partage du pays à l'occident du Jourdain, Caleb – représentant de la tribu de Juda – s'avance vers Josué pour réclamer l'héritage qui lui revient personnellement.
B. PRESQUE VICTORIEUX
La scène rapportée en Josué 14.6 à 14 est unique, car personne d'autre n'a agi de cette façon. Au contraire, les combattants qui ont pris tant de villes et vaincu tant de rois (Josué 12.9 à 24) fléchissent dans leur zèle et n'achèvent point la conquête selon le plan de Dieu.
Le triste refrain «ils ne chassèrent point les Cananéens» du premier chapitre de Juges explique l'état d'esprit du peuple : la lassitude gagne du terrain, le travail n'est pas fait entièrement, les combats cessent.
C'est pourquoi la demande de Caleb, formulée en ces termes fermes et précis : "Donne-moi cette montagne" (Josué 14.12) témoigne qu'il est toujours «animé d'un autre esprit». Il est bien l'homme qui va jusqu'au bout et ne se contente pas d'un à-peu-près. Il achève la tâche.
C. JUSQU’A LA VICTOIRE
Caleb est l'exemple d'un combattant qui ne se laisse pas arrêter par les «pourquoi pas», les «peut-être», les «il paraît que» et les «on m'a dit».
Il s'empare de la montagne d'Hébron et en chasse les fils d'Anak, des géants qui habitaient là depuis fort longtemps, qui lui "servirent de pâture", selon l'expression employée quarante-cinq ans plus tôt!
Mais il y a plus encore; sa fille lui fait cette requête: «Fais-moi un présent, car tu m'as donné une terre du midi; donne-moi aussi des sources d'eau», requête aussitôt accordée: «Il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures» (Josué 15.19).
Grâce à cet ultime combat, Caleb a découvert des sources pour sa postérité. Quelle récompense pour ce vaillant guerrier!
Il faut tout conquérir, s'arrêter au pied de la montagne, c'est laisser les géants en place et ignorer les sources d'eau.
CONCLUSION :
Dieu recherche plus que jamais de vrais disciples parmi les chrétiens : des hommes et des femmes qui suivent pleinement la voie de l'Eternel, qui vont de l’avant lorsque tous ont peur, qui persévèrent malgré les obstacles et qui remportent la victoire jusqu’au bout.
S’ancrer dans les promesses de Dieu nous permet :
1. Aller de l’avant quand tout nous dit l’inverse.
2. Persévérer lorsque les circonstances et le temps sont contraires.
3. Aller jusqu’au bout pour obtenir la victoire.