III. JÉSUS CHRIST, NOTRE SAUVEUR
Aucun nom n’est plus doux au cœur du racheté que le nom de Jésus, qui signifie : Jéhovah est Sauveur. Rien ne fait vibrer nos cœurs d’une plus profonde reconnaissance que le beau nom qui nous parle de Celui qui nous sauva de la flamme éternelle. Son titre de Médiateur a trait à la réconciliation de deux parties en désaccord ; il rappelle que Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même. Comme Rédempteur, il nous a rachetés de l’esclavage du dominateur.
Le nom de Sauveur indique que nous avons été arrachés comme ces tisons hors du feu, que nous avons été mis à l’abri d’un danger terrible et menaçant, que nous avons été mis en sécu-rité et faits participant d’un salut parfait et éternel.
En différentes langues, le mot « Sauveur » employé pour désigner le Christ, diffère des autres mots appliqués à ceux qui ont sauvé des personnes d’un danger quelconque.
La langue des Esquimaux, probablement à cause des multiples périls auxquels ils sont exposés, est la plus riche en synonyme pour désigner une personne qui en sauve d’autres d’un danger imminent. Un missionnaire interrogea un jour un esquimau désirant connaître le nom le plus approprié pour indiquer ce que Jésus Christ veut être pour des pécheurs perdus. Il passa en revue les différents mots usités pour indiquer un sauveur ; au septième mot il reçut l’explication suivante : Une personne est tombée d’un navire en plein océan. Nul ne l’a vu ; l’océan est immense et aucun bateau n’est à l’horizon. Au moment où tout espoir semble perdu, une main mystérieuse venue du ciel saisit le malheureux qui se sent transporté à travers l’espace et voit surgir une douce rive. Mais ce n’est pas là qu’il est déposé. Il est placé au milieu de la richesse d’un palais, où tout est préparé pour sa restauration et là il commence une vie de richesse et d’abondance.
Un tel Sauveur, nous le possédons, cher lecteur, non pas comme un produit de l’imagination, mais comme une personne divine qui est venue nous sauver d’un péril aussi réel que terrible, pour nous introduire dans la gloire et le bonheur éternels. La Bible nous présente différents types et images de notre salut en plusieurs hommes de Dieu qui ont été mis à l’abri d’un péril mortel, Noé par exemple. Dieu a fait de lui un monument de sa miséricorde en lui indiquant le moyen d’être sauvé avec sa famille des eaux du déluge. « Je vais les détruire », dit Dieu parlant des hommes de ce temps (Genèse VI, 43.) « Mais toi, fais-toi une arche. » - « Par la foi, Noé étant averti divinement des choses qui ne se voyait pas encore, craignit, et bâtit une arche pour la conservation de sa maison ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi » (Hébreux XI, 17.) Pour avoir une juste appréciation du salut, il faut être profondément convaincu du caractère terrible que revêtira le jugement qui se prépare pour ce monde qui a rejeté son Sauveur. Dieu fait sans cesse entendre les avertissements de sa grâce dans ce monde aveugle qui se précipité, comme un large et sombre fleuve, vers l’étang de feu et de souffre.
JÉSUS SAUVE DU JUGEMENT À VENIR
Ainsi les croyants de Thessalonique étaient sauvés par la foi en Jésus « qui nous délivre de la colère qui vient » (1 Thessaloniciens I, 10.) Le salut comprend la délivrance complète, nous met à l’abri de tous les maux de ce monde et nous fait participants d’un monde nouveau et meilleur. Combien il est nécessaire de voir que le monde est sous le jugement ! Christ a dit : « Maintenant est le jugement de ce monde » (Jean XII, 31.)
Paul se tenant au milieu de l’aréopage à Athènes, annonce aux idolâtres de cette ville : « Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps d’ignorance, ordonne maintenant aux hommes, que tous, en tous lieux, ils se repentent ; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger la terre habitée par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi, il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts » (Actes XVII, 30-31.) Premièrement, Christ va revenir pour prendre son église et la mettre à l’abri de la colère à venir. Secondement, Christ va venir aussi pour punir un monde rebelle et incrédule. « Dans la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ ; lesquels subiront le châtiment d’une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens I, 8-9.)
LES HOMMES SE MOQUENT DU JUGEMENT
Dans les jours de Noé, les hommes se raillaient pour ses prédictions concernant le déluge, mais celui-ci vint et les emporta tous. Au jour de Lot, les hommes de Sodome et de Gomorrhe riaient à l’idée que Dieu ferait pleuvoir du ciel du feu et du souffre sur la ville, mais cela arriva et les deux cités furent anéanties. « Or, le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés, seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elles, seront brûlées entièrement » (2 Pierre III, 10.) Voilà le danger imminent auquel se trouvent exposés actuellement tous les habitants de la terre, à moins que, par la puissance du Sauveur, ayant foi en Lui, ne soient comme des tisons sauvés du feu.
Aux jours de Jérémie, les habitants de Jérusalem se moquaient aussi du prophète, qui annon-çait que les Chaldéens sous Nebucadnetsar allaient envahir le pays, réduire Jérusalem en poussière et détruire leur temple. Mais toutes les choses se passèrent comme Dieu les avaient annoncées par la bouche du prophète. Au temps de Jésus Christ, les Juifs n’ont fait aucun cas non plus de ses prédictions sous lesquelles les armées romaines sous Titus et Vespasien, de-vaient raser les murs de Jérusalem. Mais l’histoire profane même rend témoignage au strict accomplissement des prédictions de Jésus. La preuve certaine du jugement à venir est la ré-surrection de Jésus Christ d’entre les morts, un fait que personne ne peut nier sans repousser la Parole de Dieu.
SAUVEUR OU JUGE
Jésus Christ lui-même, qui a été crucifié par ce monde, exécutera le jugement sur ce monde. Seuls les rachetés, délivrés de la colère qui vient, par la foi au Sauveur, ne comparaîtront pas devant le grand trône blanc. Et eux seuls seront préservés de l’étang de feu et de souffre. Un jour viendra où tous les incrédules de tous les temps seront rassemblés, et où tous les pécheurs impénitents paraîtront devant Celui qui jugera les morts. Il est dit de ces malheureux qui n’ont pas cru : « Ils seront tourmentés dans le feu et le souffre, devant les saints anges et devant l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont aucun repos, ni jour, ni nuit… » (Apocalypse XIV, 10-11.)
C’est en vue de nous sauver de la colère de Dieu, du jugement d’un Dieu Saint contre le péché, que Christ vint mourir sur le calvaire. C’est là que Dieu a exercé le jugement sur Lui, c’est là que tous les flots de la colère divine ont passé sur sa tête. C’est là qu’il a porté notre châtiment. C’est là qu’il nous a délivrés du tourment éternel. Que ferez-vous de ce Sauveur, cher lecteur ?
De votre réponse dépend votre destinée éternelle. Il y aura soit une joie et une vie éternelle dans la gloire, soit une destruction éternelle et les horreurs d’une nuit profonde et interminable pour vous, selon ce que vous pensez de Celui qui maintenant encore désire être votre Sauveur !
UN SAUVEUR QUI NE S’EST PAS SAUVÉ LUI-MÊME
Contemplons-le, crucifié entre deux malfaiteurs. Les principaux sacrificateurs se moquant entre eux, avec les scribes, disaient : « Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix afin que nous voyions et que nous croyons » (Marc 15, 31-31.) « Il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre maintenant s’il tient à lui » (Matthieu XXVII, 43.) « Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus l’injuriait disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi » (Luc XXIII, 39.) Les Juifs se glorifiaient d’avoir atteint leur but. L’homme trompé par Satan, pensait s’être débarrassé de Dieu dont la présence le troublait. Ils hochaient la tête en disant : « Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. » Rien ne manifeste plus que ces paroles, combien est terrible le péché de l’homme. Tous étaient obligés de reconnaître que Christ avait, pendant sa vie, pleinement manifesté sa puissance par toutes sortes de miracles, et spécialement en ressuscitant les morts. Tout en reconnaissant qu’ils avaient été témoins de cette puissance, ils rejettent Dieu qui en était la source. Ils avouent avoir effectivement banni le Dieu de grâce et d’amour du milieu d’eux. Ils l’injurient après l’avoir crucifié. Mais en se sacrifiant volontairement, Christ ne pouvait pas penser à Lui-même : l’amour qui « avait sauvé les autres » des calamités temporelles allait plus loin, et se donnait pour nous. Pour la foi, cette terrible insulte se change en louange. Il n’y avait pas impossibilité physique, mais impossibilité morale. Les scribes voulaient dire qu’il ne pouvait descendre parce que les bourreaux avaient trop bien fait leur sinistre œuvre, parce que les clous enfoncés à travers ses mains et ses pieds tenaient trop bien. Mais si Christ avait voulu descendre, tous les clous et les cordes de Jérusalem n’auraient pu le retenir là, attaché à la croix. Qu’étaient des clous et des cordes pour Celui qui pouvait apaiser la tempête par une parole de sa bouche ?
Non, ce n’étaient pas les clous et les cordes qui l’ont retenu là sur la croix, c’était par amour qu’il se donnait en sacrifice volontaire. Personne ne lui ôtait la vie, il la donnait Lui-même. L’amour parfait pour son Père, l’obéissance à son commandement, son parfait amour pour nous, voilà pourquoi il ne se sauvait pas Lui-même. Il aurait pu avoir l’aide de douze légions d’anges pour se délivrer de la croix, mais il n’en fit pas usage, car il était venu pour sauver les autres et non lui-même. Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aimait jusqu’à la fin. S’il devait sauver les autres, il ne pouvait se sauver Lui-même. Son amour et son obéissance étaient parfaits. Il n’y avait qu’un seul chemin pour sauver les autres, et il ne s’écarta jamais de ce chemin.
Un jour, un médecin fut appelé à soigner des malades atteints de choléra. Pour sauver les autres, il accepta de courir le danger d’être lui-même touché par cette terrible maladie. Sans crainte, il s’acquitta de sa tâche ; à l’âge de 32 ans la maladie se déclara en lui, et il perdit la vie en accomplissant son devoir. Mais une chose est certaine, c’est qu’il eut toujours l’espoir d’échapper : le sacrifice de sa vie n’était pas entièrement volontaire. Mais Christ n’avait aucun désir d’échapper. Il avait pris la coupe des mains de son Père et était décidé de la vider jusqu’à la lie. Il savait qu’il devait mourir pour le salut des pécheurs, et il mourait volontairement. « Jésus, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite de Dieu » (Hébreux XII, 2.)
LE SAUVEUR ABANDONNÉ DE DIEU
« Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éloï, Éloï, lama, sabach-thani ? Ce qui, interprété est : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc XV, 33-34.)
Après que Jésus eût subit les moqueries des hommes pendant trois heures de souffrances sur la croix, Dieu fait venir les ténèbres sur la terre et les hommes se retirent. Jésus est maintenant seul avec Dieu, et pendant les trois heures de ténèbres, l’expiation s’accomplit. Il est fait péché pour nous. Il subit les coups de la justice divine ; il n’y a rien qui puisse les détourner, ni les amortir. Pendant toute sa vie, Il avait eu l’immense réconfort de la communion avec son Père. Mais maintenant elle ne le soutient plus.
Plus l’amour du Père était son élément, plus était grand le sentiment d’horreur de cette heure, lorsque la malédiction tombait sur Lui. Il était saint, pur et sans tache. Quel être humain peut mesurer la souffrance morale de Christ pendant les trois heurs sombres de la croix ? Il buvait la coupe amère du jugement de Dieu contre le péché. L’immensité de la souffrance, le fardeau du péché du monde entier, l’éloignement du Dieu saint qui ne peut avoir aucun contact avec le péché, tout cela le force à pousser ce cri – cri qu’il nous est accordé d’entendre afin que nous sachions ce qui s’est passé là, la réalité de l’expiation : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » En effet, nul ne peut sonder cet abandon ; Christ seul qui l’a senti en connaît la profondeur. Il a souffert de la part de Dieu en se donnant Lui-même. Ces souffrances de la part de Dieu étaient le coup de la justice. Il a été fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. Ainsi il a détourné le jugement et la colère divine pour tous ceux qui mettent leur confiance en Lui, comme Sauveur. Sur la croix, il nous a délivrés de la colère ; colère qui va bientôt fondre sur ce monde incrédule. Après ce cri « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » La nuit qui pèse sur mon âme se lève et il peut dire : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Et ayant dit cela, il expira. Tout est accompli.
Quel privilège,nous n’avons qu’à accepter les conséquences bénies de la mort de Christ. La grâce et le pardon peuvent maintenant être librement prêchées à toute créature. La vie éternelle est donnée gratuitement à quiconque croit !