I LA FOI EN JESUS CHRIST
Le sujet de ce livre est le plus élevé qui ait jamais mis en mouvement une plume humaine. Quelle créature pourrait exprimer tout ce que signifie pour les rachetés le précieux nom de Jé-sus Christ ? En réponse à Son grand amour, les croyants commencent ici-bas l’hymne éternel à Sa gloire, et bientôt les cieux et la terre retentiront de leurs louanges…
L’âme reste confondue, devant cet amour béni,
Plus vaste que l’étendue, profond comme l’infini…
Nous mesurons toute la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de Son amour, qui surpasse toute connaissance, lorsque, dans l’extase muette, nous nous prosternons devant Lui, en jetant nos couronnes devant Ses pieds.
Dans cet esprit d’adoration seul, nous pouvons nous entretenir de Jésus Christ, et bien que le Saint-Esprit nous enseigne, nous le faisons encore bien imparfaitement ici-bas : « Comme un enfant dans les langes, qui ne sait que bégayer. » Le Saint-Esprit seul, en nous ouvrant la Pa-role de Dieu, peut rendre un témoignage parfait à la Personne du Fils de Dieu.
Lorsque le Créateur des cieux et de la terre a fait écrire Sa révélation, la Bible, Il a fait con-verger tous Ses desseins vers la personne et l’œuvre de son Fils Jésus Christ.
Étant sur le point de nous entretenir d’un seul être parfait qui ait jamais vécu sur cette terre, nous sentons la nécessité pressante de rappeler au lecteur qu’il n’est pas accordé à tous de voir la beauté ravissante du Fils de Dieu, mais seulement à ceux qui le reçoivent par la foi. Avant d’aborder cette étude, nous nous occuperons donc un instant et d’une manière très simple du don inestimable de la foi.
LA FOI
Dans le domaine spirituel tout dépend de la foi. La clé pour ouvrir les trésors du ciel pour re-cevoir les promesses divines, le secret d’une marche céleste dans un monde souillé, voilà ce qu’est la foi en Jésus Christ.
La foi est une puissance vivante qui produit des résultats merveilleux dans la conscience, le cœur, la volonté, la pensée et la vie de celui qui la possède. Chaque être humain a un intérêt personnel à se demander ce que c’est de croire, et comment il peut posséder lui-même cette chose si précieuse : la foi en Christ. La bible lui donnera la réponse suivante : « Ainsi la foi est de ce qu’on entend et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Romains X, 17.)
Dieu a des moyens pour produire la foi. Il parle par le moyen de ses serviteurs qui prêchent l’évangile de Jésus Christ. La première condition pour avoir la foi, c’est d’écouter attentivement le message de Dieu, le recevoir avec confiance et s’y appuyer en toute simplicité. C’est Dieu lui-même qui ouvre le cœur pour recevoir les choses prêchées comme Il le fit pour Lydie, la première femme convertie en Europe.
Plusieurs personnes ont reçu la foi en lisant simplement la Bible, car : « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous avez la vie par son nom » (Jean XX, 30.)
« C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jean VI, 29.) La foi est donnée de Dieu, c’est son œuvre en nous. Mais nous devons, pour la posséder, sonder les Écri-tures, en demandant à Dieu que son œuvre s’accomplisse dans nos cœurs.
Dieu met devant nous des objets pour notre foi : La Personne et l’œuvre de Christ : « Manifesté à la fin des temps pour vous qui, par lui, croyez en Dieu » (1 Pierre I, 21.) La foi nous fait sonder les Écritures pour y trouver tout ce qu’il a d’aimable en Lui ; elle nous donne la ferme assurance de son amour, elle nous fait rejeter toute pensée déshonorante à Son égard et nous Le révèle dans tout ce qu’il est.
DU CŒUR ON CROIT À JUSTICE
Une adhésion intellectuelle à la vérité n’est pas la foi qui sauve ; la connaissance des doctrines chrétiennes est sans valeur, si l’on n’est pas né de nouveau. C’est du cœur qu’on croit à justice. Le cœur dans la Parole de Dieu, est synonyme des affections. La foi est liée à nos affections, elle est inséparable de l’amour. L’apôtre Paul parle de « la foi opérante par l’amour » (Galates V, 6.) Par la foi, le cœur s’ouvre pour l’amour de Dieu ; par la foi, nous nous reposons sur l’amour de Dieu. Cette foi en l’amour de Dieu nous illumine, nous purifie, embrasse nos cœurs par cet amour, remplis notre âme de lumière et de zèle pour Lui. L’amour de Dieu est le partage de la foi, et c’est Christ qui nous révèle cet amour.
LA FOI EST UN DON GRATUIT
« À vous il a été gratuitement donné, par rapport à Christ… de croire en Lui » (Philippiens I, 29.) « Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éphésiens II, 8.) L’expression « cela ne vient pas de vous » se rapporte autant à la foi qu’à la grâce ; la foi est un don de Dieu.
« Ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix avec nous, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ » (2 Pierre I, 1.) La foi est donc un don précieux que l’on reçoit en partage. C’est par la foi que nous sommes justifiés, c’est par elle que nous avons accès à Dieu, et que nous sommes sanctifiés. « Ayant donc été justifié sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons trouvé accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (Romains V, 1-2.)
DEUX CARACTÈRES DE LA FOI
« Or la foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux XI, 1.) Selon ce texte, la foi a un double caractère, d’abord : elle est la certitude de l’espérance, ensuite elle établit le contact avec l’invisible. De même que nos sens nous mettent en relation avec le monde physique, la foi nous met en relation avec le monde spirituel. Par elle, nous sommes capables de recevoir une révélation divine ; par elle nous pouvons saisir ce que Dieu nous présente : les choses invisibles.
La foi agit en comptant sur Dieu et Le manifeste au milieu des circonstances sans être gou-vernée par elles. Sa supériorité au-dessus de tout ce qui l’entoure est évidente. Quel témoignage béni au milieu de ce monde agité !
Par la foi nous savons que Dieu est plus grand que notre péché, et non que notre péché soit plus grand que Dieu. La foi possède ce que le cœur renouvelé désire.
La foi commence par la simple confiance dans la Parole de Dieu ; ensuite elle nous rapproche de Dieu et nous met en contact avec Lui-même. Par la foi nous entrons ainsi dans un rapport constant avec le ciel, et par cette relation même la foi est affermie et établie.
LA FOI ET LA CRÉATION
« Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait de choses qui paraissent » (Hébreux XI, 3.)
« Ce qui ce peut connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté ; car depuis la fondation du monde, ce qui ne se peut voir de lui, savoir et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites » (Romains I, 20.)
Dieu fait appel à la foi comme Créateur de l’univers ; comme tel, il est le premier objet de la foi. La foi est comme un œil spirituel, qui permet de voir Dieu, lorsqu’on contemple l’univers. Par la foi, la création devient une révélation de la puissance et de la grandeur de Dieu. Par la foi, l’homme perçoit partout l’empreinte du Dieu vivant dans les choses qui l’entourent. Pour l’intelligence corrompue, le monde visible voit la présence de Dieu ; mais la foi trouve dans le monde visible même l’affirmation de son existence.
La foi honore Dieu, tandis que l’incrédulité le déshonore. « Or sans la foi, il est impossible de Lui plaire ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent » (Hébreux XI, 6.)
TOUTE BÉNÉDICTION ET TOUTE VICTOIRE PAR LA FOI
« Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jean XI, 40.) Tel est l’ordre divin. Les hommes disent que voir c’est croire, mais dans le royaume de Dieu, croire c’est voir. Il n’y a pas de limite aux bénédictions dont nous pourrions jouir, si nous comptions davantage sur Dieu. « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc IX, 23.) Un caractère de la foi, c’est qu’elle compte sur Dieu, non seulement en dépit des difficultés, mais en dépit des impossibilités. Dieu ne nous dira jamais : « Tu as assez reçu, tu attends trop. » Impossible, car c’est Sa joie de répondre aux espérances les plus vastes de la foi. L’incrédulité nous prive toujours de la bénédiction. Elle s’oppose au rayonnement de la gloire de Dieu.
Combien tout irait mieux parmi nous, si la foi était plus vivante dans nos cœurs. La foi nous met en contact avec la source éternelle de l’amour de Dieu Lui-même, et il en découle un plus grand amour fraternel dans l’assemblée. Lorsque la mondanité au milieu de nous crée des soucis, la foi répond : « C’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi » (1 Jean V, 4.) La foi est donc un principe puissant. Elle purifie le cœur, elle opère par l’amour, elle est victorieuse du monde. Il n’est donc pas étonnant que Pierre l’appelle une « foi précieuse », elle l’est vraiment au-delà de toute expression.
Tout dans la vie du croyant est un résultat de la foi, sa purification, sa sanctification, sa victoire sur le monde et Satan, son union avec Christ, sa joie inexprimable. Dans la gloire éternelle nous saisirons pleinement ce que la foi nous a donné de saisir dès ici-bas, mais seulement « en partie. »
JÉSUS CHRIST, L’OBJET DE LA FOI
« Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean III, 16.)
« Qui croit au Fils a la vie éternelle ! mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean III, 36.)
L’objet suprême que la Parole propose à notre foi, c’est la personne de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Dieu a donné un trésor inépuisable ; Jésus qui est mort pour nous, mais qui est vivant : notre Rédempteur, Dieu nous présente son Fils et nous demande de croire en Lui. Avoir foi en un médecin, c’est se placer entre ses mains avec la pensée qu’il rétablira la santé. Avoir foi en un professeur, c’est faire confiance en sa connaissance, accepter tout ce qu’il enseigne. Avoir foi en un banquier, c’est être certain de son honnêteté et lui confier son argent. Mais la foi en Jésus Christ est bien autre chose : c’est remettre entre ses mains tout ce qui nous concerne en ayant confiance en Lui dans tout ce qu’il déclare être et veut être pour nous. Cela suppose que nous en avons senti le besoin.
Comment donc devrons-nous mettre notre confiance en Jésus Christ ? Il se présente à nous de diverses manières : comme Fils de Dieu ; Fils de l’Homme ; la Parole faite chair ; le Pain de vie ; la Lumière du monde ; le bon Berger. Croire en Lui implique qu’on l’accepte dans toutes les fonctions dont il veut se charger en notre faveur ; c’est avoir confiance en Lui pour tout ce qu’il proclame être, et pour toutes les choses pour lesquelles il s’offre Lui-même à nous. Jésus Christ s’offre à chaque pécheur comme Celui qui ôte les péchés.
En Matthieu XX, 28, il dit : « Le fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs. »
Puisque Christ se présente Lui-même à chaque homme comme Celui qui ôte les péchés, il est clair que croire au Seigneur Jésus Christ signifie pour nous : mettre notre confiance en Lui comme Celui qui a porté tous nos péchés : notre Sauveur.
Ensuite, Christ se présente comme celui qui nous affranchit de la domination du péché.
« Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libre » (Jean VIII, 36.)
Croire au Seigneur Jésus, c’est donc mettre notre confiance en Lui comme en quelqu’un qui a le pouvoir de nous délivre de la domination du péché : notre Rédempteur.
En troisième lieu, Jésus Christ s’offre à nous comme Celui qui a été enseigné par Dieu et qui peut donc nous instruire d’une manière infaillible.
« Ne crois-tu pas que moi je suis venu dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même ; mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean XIV, 10.)
Croire en Christ, implique que l’on écoute les paroles et l’enseignement de Jésus Christ comme infaillibles et efficaces. Il est le Maître, le docteur infaillible qui parle les paroles de Dieu.
Et quand Jésus Christ se présente comme notre Seigneur, il réclame notre soumission entière.
Il dit : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis » (Jean XIII, 19.) Celui qui croit dit non seulement : « Mon Seigneur et mon Dieu », comme Thomas, mais il s’écrie comme Saul de Tarse à sa conversion : « Que dois-je faire Seigneur ? » (Actes XII, 10.)
Croire en Christ est le propre d’une vie nouvelle dont Lui est la source et la nourriture. Aussi est-il nécessaire pour le croyant de s’enquérir des diverses gloires dans lesquelles Il nous est présenté dans les Écritures.
Puisse-t-il lui-même nous diriger dans cette étude, pour que non seulement nous apprenions à mieux le connaître, mais pour que nous le possédions par la foi tel qu’il se présente à chacun de nous.
« Celui qui a le Fils, a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean V, 12.) Lorsque nous connaissons Christ, et le possédons par la foi, nous possédons toutes choses, « Car en Lui habite toute la plénitude de la déité corporellement et vous êtes accomplis en Lui » (Colossiens II, 9-10.)