DIEU FAIT PASSER ABRAHAM
Lecture : Genèse 12 :1
Introduction :
L’appel d’Abraham et son voyage vers la terre promise sont d’une grande instruction pour le croyant. Chaque authentique chrétien a entendu l’appel de Dieu à quitter ce monde pour passer dans «un autre lieu».
C’est donc un voyage qu’entreprend le croyant. Il passe par un désert, le monde présent, et s’accomplit par étapes successives. Ces étapes, si elles sont différentes pour chacun, ont en commun d’être sous la main souveraine et vigilante de Dieu.
Térakh, père d’Abraham, avait quitté la Mésopotamie (Genèse 11:31), avec sa famille, et s’était établi à Charan, à mi-chemin entre Ur, d’où il était parti, et Béthel, où Abraham dressera son campement. L’Écriture ne dit pas pourquoi il s’est arrêté à Charan, mais elle déclare que Térakh mourut à Charan.
Ce patriarche, Térakh, est présenté comme ayant pris l’initiative de quitter Ur pour aller à Charan (Genèse 12:8). C’est seulement après la mort de son père, qu’Abraham s’en ira, selon le commandement de l’Éternel, jusque dans le pays de la promesse, en Canaan.
Étienne dit clairement que «Dieu le fit passer»; c’est-à-dire que l’ensemble des événements traversés par Abraham était sous la main de Dieu qui poursuivait Son but. Térakh, quittant Ur, l’arrêt en Charan, la mort de Térakh, le départ de Charan, le détour en Égypte à cause de la famine ... sont autant d’étapes coordonnées pour amener Abraham au pays de Canaan, le pays promis. Ces étapes ont concouru à l’épanouissement de la vocation d’Abraham que Dieu fit passer ... plus loin.
Tout chrétien, qui a entendu l’appel de Dieu, peut avoir la même assurance qu’il sera conduit par une main souveraine, quelles que soient les étapes, jusque dans la Canaan céleste. C’est ce qu’exprime l’apôtre quand il dit aux Thessaloniciens:
«Celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera»( 1 Thessaloniciens 5:24)
Vous trouvez la vie chrétienne trop difficile, la course trop longue, les obstacles trop nombreux, la dépense d’énergie trop grande? Prenez courage! Dieu veut corriger votre vision afin de vous faire passer dans le pays!
Vous jugez les circonstances défavorables, irritantes, hostiles? Un problème insoluble, une maladie chronique, une opposition extérieure insoutenable ... le découragement intérieur vous rongent? Mais prenez courage! Dieu permet cette fournaise ... et vous fera passer dans le pays!
Quelqu’un se croit-il oublié de Dieu, sous un ciel apparemment fermé, dans l’obscurité spirituelle et l’angoisse à cause d’une discipline mal acceptée et mal supportée? Prenez courage! Dieu veut faire briller Sa lumière et vous faire passer dans le pays!
Dans les huit premiers versets du chapitre 7 des Actes, il est fait mention de quatre pays :
Le «pays que je te montrerai», vers lequel Abraham se dirigeait.
Ensuite, «le pays des Chaldéens» d’où il était sorti.
Puis il est écrit qu’«il habita en Charan», le pays dans lequel il est resté jusqu’à la mort de son père.
Enfin «une terre étrangère» où lui-même et sa descendance ont séjourné.
Si nous suivons maintenant le tracé du voyage d’Abraham nous pouvons en tirer des enseignements précieux pour notre vie.
I. Abraham habitait la Mésopotamie, un pays fertile, berceau de la civilisation sumérienne, et c’est là, dans les ténèbres profondes du paganisme et de l’idolâtrie, que «le Dieu de gloire lui apparut». De quelle façon, nous l’ignorons; mais cette révélation fut si extraordinaire, si lumineuse, si forte, qu’Abraham obéit et partit ...
«ne sachant où il allait» (Hébreux 11:8).
Il quitta définitivement la terre de ses pères, la religion de ses ancêtres, une culture, le confort d’une situation, pour parcourir des milliers de kilomètres, jusqu’au lieu destiné par Dieu. Il y eut des étapes, des luttes, des combats, des peines, mais il arriva!
Toute authentique conversion est d’une manière ou d’une autre «une rencontre» avec le Dieu de gloire. Il fait irruption dans l’obscurité la plus grande et révèle à la fois Sa puissance et Sa grâce d’une façon incomparable. C’est de notre «Mésopotamie», avec sa brillante culture et son idolâtrie raffinée ou grossière que Dieu nous a tirés! Pour nous sauver de la perdition et du jugement éternels, le Dieu de gloire nous a appelés en disant:
«Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai».
La conversion, faut-il le rappeler, est un changement de direction et de maître.
II. Dieu a dit à Abraham:
«Va ... dans le pays que je te montrerai»
Ce pays, inconnu, est son héritage, mais il lui faut la direction d’en haut pour le trouver. Nous ne pouvons pas atteindre le pays promis avec notre intuition, en comptant sur nos raisonnements, en nous fiant à notre instinct, et en échafaudant des combinaisons. Ce qui était «convenable» pour un accroissement en Mésopotamie ne l’était plus pour une implantation en Canaan. Abraham a certainement appris à «voir» comment Dieu dirigeait et où Il conduisait.
Nous sommes si peu attentifs, sur notre chemin, à cette Présence qui nous enveloppe et à ce bras qui nous montre la direction à suivre!
Le pays promis est l’aboutissement de la vocation du chrétien; c’est là qu’est la bénédiction, c’est là que la volonté de Dieu s’accomplit et que nous sommes enrichis, pouvant alors en enrichir d’autres.
En rapprochant les passages d’Actes 7:5 et d’Hébreux 11:9, nous découvrons quatre traits qui distinguent l’homme de foi:
— Dieu ne lui donna «pas d’héritage». Dieu demeure le maître du terrain sur lequel repose Sa bonté.
—Dieu ne lui donna «pas même où reposer son pied». Rien, aucune concession, si petite soit-elle, qui permettrait à Abraham de s’attribuer la bénédiction à des fins personnelles. «Abraham demeura dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère». Il resta avant tout attaché à Dieu, dont il dépendait entièrement.
— Enfin, il habita «sous des tentes». Il était disponible, mobile et libre, pour accomplir la volonté de Dieu.
III. Le troisième pays mentionné est «Charan».
C’est en Mésopotamie qu’Abraham avait eu cette apparition glorieuse et avait entendu l’appel de Dieu. Et c’est son père Térakh qui quitte Ur emmenant avec lui Abram, son fils, Lot, son neveu, et Saraï sa belle-fille, pour aller au pays de Canaan.
Et Térakh s’arrêta à Charan. Pourquoi? Nous ne le savons pas, mais manifestement il ne voulut pas aller plus loin et Abraham se soumit. Nous apprenons ainsi que seul celui qui a reçu l’appel de Dieu ira jusqu’au bout. Mais sa vocation ne se réalisera qu’au travers d’une contestation permanente.
C’est pas après pas, jusque dans sa propre chair, qu’Abraham trouvera une résistance farouche. la «vie naturelle» du chrétien entrera en conflit permanent avec la «vie de l’Esprit».
«La chair convoite contre l’Esprit et l’Esprit contre la chair» Galates (5:17).
Il ne s’agit pas ici de l’affranchissement du péché, étape à connaître dans l’appropriation du salut par la foi, mais de la vie de l’Esprit qui doit prendre le pas progressivement sur la vie naturelle. Les choses, même les plus légitimes de la vie, doivent être abandonnées, quand Dieu le demande.
Il en sera ainsi pour Abraham, qui pourra alors continuer vers la bénédiction. Les soins de Dieu pour Son serviteur sont faits d’attentions incomparables. Abraham est libéré quand le temps est venu pour lui permettre de continuer vers la terre promise. Il en est de même pour le chrétien, dans le chemin de l’appel céleste: les épreuves diverses n’ont pour but que de le libérer des entraves et des liens terrestres.
IV. Le quatrième pays mentionné est l’Égypte où Abraham,
puis Jacob et ses fils descendront. Si la Mésopotamie était fort éloignée de Canaan, l’Égypte en était relativement proche. Abraham n’est jamais retourné en Chaldée, mais il est descendu en Égypte, symbole du monde: son prince, sa puissance, son attrait, ses trésors, ses maladies, son péché, et son esclavage.
Ce monde entoure le chrétien et, s’il ne veille pas, il peut le contaminer dans ses pensées, le gagner dans ses affections et l’affaiblir dans sa volonté. L’Égypte est tout près du pays promis, et il suffit d’une famine, d’une épreuve mal acceptée, pour s’en approcher et y séjourner.
Le monde doit devenir «une terre étrangère» pour le chrétien, et tout séjour sur cette terre-là, ne peut que le conduire à la servitude et aux coups! Abraham a dû l’apprendre, et le chrétien, aujourd’hui encore peut subir l’infiltration du monde dans sa vie, infiltration subtile et dangereuse. Des conceptions que nous chérissons aux méthodes que nous adoptons (contestation, refus de l’autorité de la Parole et de ceux que Dieu a qualifiés pour l’exercer)-, notre témoignage en est touché et parfois perdu.
Dieu dit pourtant clairement qu’Il a jugé l’Égypte! Le chrétien vit aujourd’hui dans un monde condamné parce qu’il a crucifié Jésus, son créateur.
«Ils sortiront et me serviront en ce lieu-ci» (Actes 7:7),
donc pas en Égypte! C’est en abandonnant une façon d’agir, de penser ou de vivre, que l’on peut trouver ou retrouver la bénédiction de Canaan.
Quel est l’immense enseignement que l’on peut retirer de cet épisode du voyage d’Abraham?
A Charan, tout aurait pu s’arrêter pour lui. Mais voilà que son père meurt et Abraham se remet en route, cette fois-ci sans celui qui les avait entraînés dans cet exode depuis Ur en Chaldée. Dieu le fit passer souverainement dans le pays parce qu’Il l’avait appelé, l’aimait, en prenait soin et voulait le meilleur pour lui. Dans cette étape il fallut une mort pour qu’Abraham reprenne sa marche.
Vous «tournez en rond», «piétinez sur place», et vous êtes peut-être sur le point d’abandonner le combat chrétien. Tournez vos regards vers Dieu, confiez-vous en Lui, prenez Sa main et laissez-le vous faire sortir d’Égypte et vous faire passer en Canaan! Alors la bénédiction s’étendra.
Dieu ne vous laissera pas au milieu du voyage, à Charan. Quelle que soit la forme que «Charan» prendra dans notre expérience, Dieu nous ne dégagera, pour nous faire avancer ... et passer dans la pays!
Il agira par des événements souvent naturels dans la vie. Pour un temps peut-être vous pourrez vivre selon les éléments du monde par un détour en Égypte ...
Et si la marche par la foi s’est interrompue, Il interviendra souverainement pour vous relever et vous repartirez dans la marche vers le pays promis.
Oui, c’est Dieu Lui-même qui vous fera passer ... plus loin ... vers la bénédiction.